Depuis quelques années, nous assistons à une augmentation constante des examens radiologiques complémentaires, en particulier par CT et IRM. Les patients viennent en première consultation chez le spécialiste avec une IRM ou un CT, réalisés avant les radiographies conventionnelles, voire dans certains cas avec un «dossier» comprenant plusieurs examens effectués à quelques mois d’intervalles à titre «comparatif». Cette évolution est bien évidemment dictée par une demande en croissance: les patients, toujours plus informés mais pas forcément à bon escient, souhaitent être investigués rapidement avec les méthodes les plus pointues. L’entourage (connaissances, thérapeutes, …) exerce également une forte pression («comment? Vous n’avez pas encore eu votre IRM?»). L’offre, avec une augmentation du nombre d’appareils CT et IRM, joue aussi un rôle dans cette évolution. Notre position de médecin est par conséquent parfois difficile à tenir face à la pression. Néanmoins, les indications aux examens radiologiques complémentaires lors de pathologies de l’épaule restent bien codifiées. Il convient de les respecter si l’on souhaite poursuivre une médecine de qualité, et offrir une excellente efficience au meilleur prix.
Lors de pathologies d’épaule, l’imagerie conventionnelle fait partie du bilan initial et permet souvent de poser un diagnostic lésionnel. L’indication aux examens complémentaires est codifiée. CT-scanner et IRM ont pour but de répondre à des questions précises, et d’orienter ensuite le traitement. Le CT-scanner, qui permet d’évaluer avec grande précision les structures osseuses, est d’une grande utilité pour l’analyse des fractures complexes de l’humérus proximal. Il permet aussi d’apprécier le degré d’usure de la glène avant la mise en place d’une prothèse. L’arthroscanner ou l’ IRM sont utilisés pour étudier aussi bien les parties molles que le cartilage ou l’os. Ils restent les examens de choix pour évaluer les tendons de la coiffe des rotateurs, ainsi que le labrum et les ligaments lors d’instabilité d’épaule. L’arthro IRM est un examen d’indication rare mais qui peut parfois être utile pour éviter une errance diagnostic dans des situations bien codifiées.
Objectifs :
- Adapter la prescription des examens complémentaires aux situations cliniques
- Limiter la prescription d’examens complémentaires inutiles
- Éviter un éventuel retard diagnostic dans une situation qui requière un diagnostic rapide
- Éviter une errance diagnostique en raison d’une pathologie non diagnostiquée